Pour les jeunes, taxons les profiteurs de crise !
Ces deux aberrations, mettons-y fin.
Une aberration par le haut : des super-profits et des super-fortunes, pour des nouveaux nobles, dans une société digne de l’Ancien régime. Ce plafond, il faut le rabaisser.
Une aberration par le bas : une jeunesse dans la précarité et sans le moindre filet de sécurité. Ce plancher, il faut le relever.
Voilà deux mesures de justice, d’égalité, d’humanité. Voilà le sens du progrès humain.
+55 %. C’est la hausse de la fortune des milliardaires français, en un an. En un an de crise sanitaire, ils ont vu leur fortune grimper de 155 milliards. Alors que notre pays comptait un million de pauvres en plus, quelques très riches ont fait des profits sur la pandémie.
L’heure est venue de partager. Même le FMI, plutôt chantre de l’austérité, demande de concert avec l’ONU qu’on taxe les plus riches pour aider les plus vulnérables. Et plusieurs pays ont déjà répondu à l’appel !
L’Espagne, l’Argentine, la Russie, mais également le Royaume-Uni, et bientôt donc les Etats-Unis…
Comment accepter que la France continue de s’y refuser ? Alors que toute une génération est en passe d’être sacrifiée dans cette crise.
Nos jeunes à qui on impose une épreuve : se confiner, pour protéger leurs aînés. Ils ont y consenti, non pour eux, mais pour autrui. Et comment les récompense-t-on ? En leur ajoutant une seconde peine : en plus du tourment moral, psychologique, affectif, on les punit par une sanction financière, par une sanction sociale, sur leur présent, sur leur avenir.
Car avec la crise, la précarité des jeunes atteint des niveaux inédits. Ils sont la catégorie d’âge dont le taux d’emploi a le plus reculé avec la crise. 4 fois plus que le reste de la population ! Désormais, une personne pauvre sur deux en France a moins de 30 ans.« On les voit de plus en plus... » C’est Patrice Blanc, le président des Restos du Cœur jusqu’en janvier, qui témoigne ainsi : « Une image qui m’a bouleversé, c’est de les voir, ces jeunes, arriver chez nous avec leur tenue d’Uber Eats. C’est-à-dire qu’eux-mêmes apportent à manger, mais ils n’ont pas de quoi manger pour eux ! Ça m’a scié. »
Aussi, pour eux, nous réclamons un grand plan jeunesse. Et pour commencer le RSA à partir de 18 ans. C’est le minimum. Le minimum du minimum.
La majorité politique est à dix-huit ans : un Français peut voter.
La majorité pénale est à dix-huit ans : un Français peut être emprisonné.
Pourquoi la majorité sociale n’est-elle pas à dix-huit ans ? Pourquoi, jusqu'à vingt-cinq ans, les jeunes sont-ils exclus du RSA ? Pourquoi cette discrimination par l’âge ? Comment le comprendre ? Quelle décision politique étrange, tout de même, et qui dure : une mesure supposée lutter contre la pauvreté écarte… les plus frappés par cette pauvreté ! Elle évite ce qui devrait être sa première cible !
Aussi proposons-nous deux lois à l'Assemblée nationale : ouvrir le RSA aux moins de 25 ans et taxer les profiteurs de crise pour le financer. Taxer, ne serait-ce qu’à 50 % les profits exceptionnels de crise des grandes entreprises, voilà qui dégagerait au minimum 7,2 milliards d'euros. Combinée avec un impôt sur l’enrichissement de nos milliardaires, même de 3,5% seulement, on dégage sans peine les sommes nécessaires pour ouvrir le RSA à tous les jeunes.
Ces deux aberrations, mettons-y fin.
Une aberration par le haut : des super-profits et des super-fortunes, pour des nouveaux nobles, dans une société digne de l’Ancien régime. Ce plafond, il faut le rabaisser.
Une aberration par le bas : une jeunesse dans la précarité et sans le moindre filet de sécurité. Ce plancher, il faut le relever.
Voilà deux mesures de justice, d’égalité, d’humanité. Voilà le sens du progrès humain.
Tribune signée par :
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Manon Aubry Députée européenne France Insoumise, Co-présidente du groupe de la Gauche au parlement européen
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François Ruffin Député de la Somme, Rédacteur en chef de Fakir, Réalisateur de "Merci Patron"
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Mathilde Panot Députée France insoumise du Val-de-Marne, Vice-présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale
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Manuel Bompard Député européen France insoumise, Chef de la délégation France Insoumise au Parlement européen