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ALERTE : LA PIRE CURE D’AUSTÉRITÉ & CASSE SOCIALE ARRIVENT

Actualité 5 mai 2023

Vous avez aimé la réforme des retraites jusque 64 ans ? Vous aimerez encore + la cure d’austérité sans précédent qui s’annonce dont personne ne parle et qui pourrait nous forcer à travailler encore bien plus longtemps !

Il y a des rituels dont on se passerait bien…et celui-ci en fait partie : chaque année au milieu du printemps, la France envoie à la Commission européenne son programme de stabilité (Pstab pour les intimes), à savoir la feuille de route budgétaire du pays pour les 5 prochaines années. L’arrivée des beaux jours, les oiseaux qui chantent et le fait de pouvoir remiser au placard doudounes et cols roulés si chers à notre gouvernement m’avaient mise de bonne humeur. Jusqu’à ce que je me plonge dans ce document pour le moins austère… et qui nous mène tout droit vers l’austérité. Une petite note de blog pour analyser ce qu’il y a dedans (et vous éviter de le lire ! ) : 


Le Programme de Stabilité fait partie des obligations de la coordination économique dans l’Union européenne. Avec son acolyte le Programme National de Réforme, il est envoyé tous les ans par les Etats-membres à la Commission européenne pour la rassurer sur la tenue des finances publiques. Pour cette édition 2023, le ministre de l’économie Bruno Le Maire a fait de “ l’accélération du désendettement de la France” son mantra. Car, nous a-t-il assuré d’un ton solennel lors de sa conférence de presse, “le désendettement, c’est la liberté”. Sympa, quand même, le ministre : Il veut nous libérer.


Mais j’ai comme un petit doute sur ses bonnes intentions…Le chemin qu’il nous promet ressemble davantage à un carcan budgétaire qu’à la libération. D’ici 2027, la France s’engage à ce que le déficit public passe de 4,7% à 2,7% du PIB et la dette de 111,6% à 108,3% du PIB. Derrière ces chiffres, c’est une cure d’austérité sans précédent qui s’annonce. Et des impacts concrets sur notre quotidien, dans nos écoles, nos hôpitaux ou notre protection sociale.


Car, on ne se refait pas, le gouvernement n’a pas l’intention de réduire la dette de n'importe quelle manière. Il pourrait collecter de nouvelles recettes en taxant davantage les revenus du capital et les (super)profits des multinationales, en faisant la chasse aux évadés fiscaux et le ménage dans les niches fiscales et sociales.

Mais visiblement, rien de tout cela à l’horizon. Selon le capitaine du Paquebot (c’est ainsi que l’on surnomme Bercy, le bâtiment du Ministère des Finances), les impôts sont “une facilité française” et leur baisse a été mise en œuvre “avec beaucoup de constance et de ténacité”. De la constance et de la ténacité dans une politique de cadeaux aux riches et aux grandes entreprises, je n’aurais pas dit mieux. à tribord, toute ! Et pour enfoncer le clou, Bruno Le Maire nous présente un faux dilemme sur le mode du “Il n’y a pas d’alternative” de Margaret Thatcher. “C’est soit la réduction accélérée de la dette maintenant [...] soit les impôts demain. “


Pour résoudre cette équation pipée d’avance (on n’augmente pas les recettes, on ne fait que baisser les dépenses), le gouvernement parie donc sur une croissance soutenue (une prévision un brin optimiste selon le Haut Conseil des Finances Publiques) et se tourne vers le “refroidissement de la dépense publique”, selon l’expression consacrée de Bruno Le Maire. Autrement dit, que ce soit l’Etat, les collectivités territoriales ou la Sécurité sociale : tout le monde va devoir se serrer la ceinture.


En pratique, il s’agit donc pour le gouvernement de passer au crible toutes les dépenses publiques pour trouver là où donner des coups de rabot. Et puisqu’il faut “réarmer le régalien”, c’est l’éducation, la santé et l'écologie qui vont en faire les frais. Augmentation du nombre d’élèves par classe, fermeture de lits d’hôpitaux, disparition de lignes de TER, j’en passe. C’est la poursuite de la dégradation généralisée des services publics qui arrive au tournant avec la politique du chiffre du gouvernement.

Celui-ci mise aussi fortement sur ses fameuses “réformes structurelles” - principalement la réforme des retraites et de l’assurance chômage - pour augmenter la productivité, la compétitivité, la croissance, et en fin de compte faire diminuer la dette. Rien qu’avec ces deux réformes, ce sont respectivement 8 et 6,7 milliards d’euros qui seront pris sur le dos des assurés sociaux d’ici 2027. Ce coup de billard à trois bandes a non seulement peu de chance de porter ses fruits (la productivité et la croissance stagnent malgré des décennies de politique de l’offre); mais il va aussi laisser des millions de personnes sur le carreau. 

Mais ça, Macron et Le Maire n’en ont cure (d’austérité). Lorsqu’un mouvement social d’une durée et d’une ampleur historiques et deux tiers des Français s’élèvent contre la réforme, ils haussent les épaules. Mais quand l’agence de notation Fitch lève le petit doigt et dégrade la note financière de la France, là ils sont aux petits soins pour la rassurer.


Bref, leur vision de l'avenir, c’est austérité à tous les étages et réformes injustes pour continuer à nourrir un système économique en faillite qui organise la redistribution à l’envers du public vers le privé et des pauvres vers les riches. Et qui détruit la planète. Ce travail de sape des services publics et des conquis sociaux pour “transformer le modèle économique français” (et plaire aux marchés et leurs agences de notation) est dans la droite ligne de la vision portée par la Commission européenne. Qui recommande chaque année de poursuivre dans ce sens, comme je l’avais expliqué dans une autre note de blog.


Et ça va être encore pire à l’avenir : la Commission préconise de renforcer les sanctions pour les pays qui ne réduisent pas suffisamment leur dette et leur déficit. (J’ai aussi écrit là-dessus !). 

Une belle convergence idéologique entre la Commission européenne et Le Maire; et un réel travail d’équipe pour organiser la casse sociale et le sabotage de la bifurcation écologique. 

Que ce soit à l’Assemblée Nationale ou Parlement européen, on se battra sans relâche pour s’y opposer ✊.



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